Un local de moins de 50 m² loué à usage agricole échappe à l’obligation du diagnostic de performance énergétique. De même, certains monuments historiques ou bâtiments provisoires, malgré leur superficie, restent en dehors du dispositif légal. Les dérogations concernent aussi des constructions spécifiques, rarement évoquées dans les annonces immobilières.
En 2025, la réglementation évolue mais maintient des exceptions pour plusieurs catégories de biens, créant des situations qui surprennent parfois propriétaires et acquéreurs. Le détail de ces exclusions révèle des règles précises, parfois méconnues, qui s’appliquent aussi bien aux transactions qu’aux locations.
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Comprendre le DPE : à quoi sert-il et qui est concerné ?
Le diagnostic de performance énergétique, abrégé en DPE, s’est imposé comme le passage obligé pour jauger la consommation d’énergie et les émissions de gaz à effet de serre d’un logement. L’idée est limpide : donner une vision claire et objective de la performance énergétique d’un bien, que l’on souhaite vendre ou louer. Ce classement, de A (le top) à G (le pire), joue sur la valeur et même sur la capacité à louer un logement. Face à une étiquette F ou G, certains propriétaires voient leur projet de location freiné net.
Presque toutes les maisons et appartements sont concernés par le DPE. Dès qu’il s’agit d’un bien principal destiné à l’habitation, l’évaluation est obligatoire, qu’il soit neuf ou ancien. Les ventes et locations sont encadrées par le code de la construction et de l’habitation, avec un objectif affiché : accélérer la rénovation énergétique du parc existant et mettre la pression sur les logements mal isolés. Le DPE ne se limite donc pas à une formalité administrative. Il pousse à l’action, aiguillonne le marché, et fait désormais partie des premiers critères scrutés par les acquéreurs comme par les locataires.
Mais tout n’est pas si uniforme. Certains bâtiments restent à l’écart. Aucun calcul pour les biens non chauffés, les locaux agricoles, ou toutes les constructions provisoires. Quant au DPE vierge, il survit pour les logements impossibles à évaluer, faute de données solides. Un autre document s’ajoute à la liste : le carnet d’information du logement, pensé pour garder la trace des travaux et des améliorations énergétiques sur le long terme.
Pour mieux cerner le rôle du DPE, voici ce qu’il apporte concrètement :
- DPE : outil de transparence pour l’énergie et le climat
- Obligation légale lors de la vente ou de la location
- Application large, mais certaines exceptions prévues par la loi
Quels bâtiments échappent au diagnostic de performance énergétique aujourd’hui ?
Le diagnostic de performance énergétique ne s’applique pas à tous les bâtiments. La réglementation trace un périmètre précis, excluant certains immeubles pour des motifs d’usage, d’histoire ou de technique.
Premier cas : les constructions provisoires. Si une structure est prévue pour moins de deux ans, inutile de songer au DPE. Trop temporaire pour entrer dans le radar de la performance énergétique. Autre cas fréquent : les bâtiments indépendants de moins de 50 m². Cela vise des garages éloignés, des annexes isolées, sans lien direct avec une fonction résidentielle. Ces structures passent sous la barre du diagnostic obligatoire.
Les monuments historiques et lieux de culte ne sont pas concernés non plus. Préserver le patrimoine, respecter l’architecture d’époque ou les matériaux anciens rend l’évaluation énergétique complexe, parfois incompatible avec les méthodes classiques du DPE. Même logique pour certains bâtiments agricoles, artisanaux ou industriels utilisés exclusivement pour des activités pros, là où la grille d’évaluation classique perd tout son sens.
Pour résumer les principales catégories concernées, voici une liste des bâtiments qui sortent du champ du DPE :
- Constructions provisoires : durée d’usage inférieure à deux ans
- Bâtiments indépendants : moins de 50 m²
- Monuments historiques et lieux de culte
- Bâtiments à usage exclusivement industriel, artisanal ou agricole
Les maisons témoins et pavillons d’exposition sont aussi hors-jeu, tant qu’ils ne servent pas à loger quelqu’un. Le code de la construction et de l’habitation a listé ces cas pour éviter des démarches inutiles, tout en maintenant la pression sur le parc résidentiel classique.
Exceptions à venir en 2025 : ce qui va changer pour certains biens immobiliers
En 2025, le diagnostic de performance énergétique va prendre un tour nouveau, en s’ouvrant à des pans entiers de l’immobilier qui y échappaient jusque-là. Les meublés touristiques seront désormais concernés. Propriétaires et plateformes de location saisonnière devront fournir un DPE pour chaque bien mis en location, que ce soit pour quelques jours ou plusieurs semaines. Cette extension cherche à placer l’offre touristique sous les mêmes contraintes environnementales que le parc locatif traditionnel.
Cette nouvelle règle ne se limite pas à une formalité : la classe énergétique du logement devra figurer dans toute annonce. Le non-respect exposera à des sanctions concrètes : amende administrative, voire interdiction temporaire de louer pour les récidivistes. Les villes où la pression immobilière est forte suivront particulièrement l’application de cette évolution.
Les professionnels de l’immobilier seront également mis à contribution : agences, gestionnaires, plateformes auront la responsabilité d’assurer la conformité des annonces, aux côtés des propriétaires. Le diagnostic de performance énergétique va donc devenir incontournable pour tout bien proposé temporairement en location meublée. Ce basculement réglementaire suppose d’anticiper et d’aligner ses pratiques, sous peine de sanctions, amende, voire poursuites plus lourdes pour manquements répétés.
Conseils pratiques pour gérer vos obligations de diagnostic immobilier
Le diagnostic immobilier s’impose comme une étape incontournable pour toute transaction ou location d’un logement. Avant d’initier une vente ou une mise en location, vérifiez si votre bien figure parmi les bâtiments qui échappent au diagnostic performance énergétique. Sont notamment concernés les constructions provisoires, certains bâtiments indépendants de moins de 50 m² et les monuments historiques. Passez au crible la nature de votre bien, la présence ou non d’un système de chauffage, la date du permis de construire, et les usages réels du bâtiment.
Pour les biens non exemptés, prenez les devants : faites réaliser le DPE par un professionnel certifié. Un diagnostic non conforme peut remettre en cause une vente ou une location, voire entraîner des sanctions. Pour les logements classés F ou G, un audit énergétique supplémentaire peut s’avérer nécessaire, surtout si votre bien est considéré comme passoire thermique.
Les règles évoluent régulièrement. Profitez des dispositifs d’aide, comme maPrimeRénov’, pour soutenir les travaux d’amélioration énergétique que la loi peut exiger. Gardez un œil sur le carnet d’information du logement : ce document rassemble tous les diagnostics et travaux réalisés, et facilite le suivi du bien sur la durée.
Pour renforcer la sécurité de vos transactions, gardez à l’esprit les points suivants :
- Recueillez l’ensemble des diagnostics obligatoires avant une transaction.
- Faites appel à un opérateur certifié pour chaque DPE.
- Appuyez-vous sur des dispositifs d’accompagnement pour vos démarches et travaux.
Gérer avec sérieux ses obligations en matière de performance énergétique, c’est se protéger, mais aussi assurer une transition sereine pour le prochain occupant. Le marché avance, les règles bougent, et rester à jour fait toute la différence.



